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dans l'acte de Son Immolation sanglante, mais qu'il se continue à jamais dans le Ciel. L'Humanité de Notre Seigneur n'est pas immolée actuellement au Ciel; mais elle est à l'état de victime immolée et portant encore les marques de son Immolation: dans cet état, Notre Seigneur l'offre encore à son PÈRE; et, à voir les expressions de l'Apôtre, il semble bien qu'il veuille désigner par là une vraie oblation sacrificale, un véritable et réel sacrifice. (Hébr. viii. 1-3, etc.): "Omnis enim pontifex ad offerendum munera et hostias constituitur; unde necesse est et hunc habere aliquid quod offerat."

(3) On ne trouve rien dans l'Écriture qui établisse formellement et avec précision la nature exacte du Sacrifice Eucharistique. La meilleure manière de l'appuyer sur l'Écriture paraît bien encore être celle de Bossuet, qui suppose la réalité du Sacrifice Céleste témoignée par l'Epître aux Hébreux, et de ce Sacrifice Céleste conclut, par analogie, à la réalité du Sacrifice de la Messe: Au Ciel, JESUS CHRIST offre son Humanité dans l'état de victime immolée, et cet acte d'offrande est un vrai et actuel sacrifice; un vrai et actuel sacrifice doit se trouver également sur nos autels, où Jésus CHRIST s'offre pareillement dans un état semblable de victime immolée.

III. Enfin, si nous consultons la tradition patristique et théologique (1) Ou ne peut pas dire que les Pères enseignent positivement la réalité du Sacrifice Céleste. Mais aucun n'y contredit formellement. Bien plus, on peut citer un certain nombre de temoignages patristiques qui lui sont plutôt favorables et l'insinuent (voir mon ouvrage, pp. 172, 180).

(2) Les théologiens se sont également peu occupés du Sacrifice du Ciel; beaucoup au contraire, du Sacrifice de la Messe. Or, la façon dont un bon nombre conçoivent le Sacrifice de la Messe justifie, selon moi, la réalité du Sacrifice du Ciel. En effet, alors que les uns, comme St. Thomas, se contentent de dire, d'une manière générale, à la suite des Prées, que le Sacrifice Eucharistique consiste dans une représentation de la Passion du SAUVEUR, sans affirmer positivement que

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cette représentation, et par conséquent la réalité du Sacrifice, soit restreinte au seul instant de la consécration, et ne continue pas suffisamment tant que les espèces paraissent séparées sur l'autel: d'autres, en assez grand nombre, sont très formels à ne pas restreindre la réalité du Sacrifice de la Messe au seul instant de la consécration, et l'étendent jusqu'à la communion (voir mon ouvrage, p. 227, note 1). Le célèbre Cardinal de Lugo enseigne même formellement. que reverà sacrificium durat in ratione sacrificii usque ad consumptionem" (ibid., p. 228, note 2). Il paraît bien aussi que c'est l'opinion de Bossuet (ibid., p. 226, note 2). D'après ces théologiens, ce qui constitue la réalité du Sacrifice de la Messe, ce ne serait donc pas exclusivement l'acte d'immolation mystique produit au moment de la double consécration, mais tout aussi bien l'état de victime immolée dans lequel Notre Seigneur continue de s'offrir à son PÈRE jusqu'à la communion. Dès lors, pourquoi ne pas voir également un sacrifice réel et actuel dans le Ciel, où Notre Seigneur offre pareillement à son PÈRE son Humanité Sainte dans un état semblable de victime immolée, "agnum tanquam occisum"?

A vrai dire, cet acte d'immolation mystique a, dans le Sacrifice de la Messe, une signification spéciale; il a pour but de rappeler sensiblement l'acte d'immolation sanglante accompli sur la Croix; et, pour cela, je crois que le fruit principal du Sacrifice de la Messe doit être attaché au moment de la double consécration (voir mon ouvrage, p. 228). Mais s'ensuit-il que l'état de position sous les espèces séparées, qui en résulte, ne suffise pas à l'actualité continuée du sacrifice, et que Notre Seigneur, continuant de s'offrir à son PÈRE Victime immolée pour notre salut, ne continue pas la réalité de son Offrande sacrificale pour une efficace application des mérites de sa Rédemption? Et, dès lors, pourquoi ne pas admettre la réalité du Sacrifice Céleste, dont les conditions sont analogues?

En résumé, je conviens qu'au Ciel nous ne trouvons pas un acte proprement dit d'immolation mystique correspondant précisément à l'acte d'immolation mystique

que nous trouvons à la sainte Messe, au moment de la consécration. Il me semble néanmoins que l'on peut voir un véritable et toujours actuel sacrifice dans Î'acte incessant par lequel Notre Seigneur offre à son PÈRE Son Humanité Sainte, revêtue des marques de Son Immolation et lui rappelant très efficacement cette mort sanglante à laquelle sont attachés tous les mérites de notre Rédemption: "ut appareat nunc vultui DEI pro nobis" (Hébr. ix. 24), "semper vivens ad interpellandum pro nobis" (vii. 25). Encore une fois, très honoré Monsieur, je présente cette idée, non comme une théorie qui s'impose, mais comme une manière de voir qui me paraît avoir sa raison d'être et ses avantages, tout en reconnaissant que votre façon de concevoir les choses, qui est celle de nombreux et très illustres théologiens, est parfaitement justifiée.

C'est vous dire, cher Monsieur, que je suis heureux de vous sentir pleinement d'accord sur ce qu'il y a de véritablement fondamental dans la doctrine du Sacrifice de Notre Seigneur.

Je vous suis par avance bien reconnaissant de l'hom mage, que vous voulez bien me promettre, d'un exemplaire de votre ouvrage. Ce sera pour moi une jouissance de le lire et d'entrer ainsi plus intimement dans votre pensée. Si même vous me le permettez, je serai heureux, aussitôt que j'eu aurai le loisir, d'en donner un compte-rendu dans quelque Revue française dont les lecteurs ne manqueront pas de s'intéresser à votre travail.

Et puisque nous sommes aux approches de la nouvelle année, veuillez me permettre, cher Monsieur, de vous offrir mes meilleurs souhaits. Daigne Notre Seigneur répandre de plus en plus sur vous les lumières. de son Saint Esprit et les grâces de son Sacré Cœur ! C'est ce que je Lui demande et Lui demanderai chaque jour, particulièrement aux grands jours de fête qui s'approchent.

Veuillez agréer, très honoré Monsieur, avec mes souhaits de cœur, l'hommage de ma profonde et bien respectueuse sympathie. M. LEPIN,

p. s. s.

INDEX.

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Albertino, Edmond, 250, 251.
Alexander II., 191.
Alexander of Hales, 41, 198.
Alford, Dean, 54, 58, 96, 97,
132, 136, 137, 361, 460.
Algerus of Liége, 196, 197,
227, 269, 310-316.
Altar, treatment of, by S. Ig-
natius, 180, 181; use of
term, by S. Ignatius, 233;
Hermas, 233; S. Clement of
Alexandria, 233; S. Metho-
dius, 233; S. Chrysostom,
233; S. Cyril of Alexandria,
233.

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Anglican theology, two new
currents traced to their
source, 397-402; Cassander
the source so far as Angli-
can writers are concerned,
401; reasons why they
should be rejected by Angli-

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Anglican view, term mislead-
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man's Representative in,
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magh, 342, 371, 372.
Brett, Thomas, Nonjuror, 342,
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Brevint, Daniel, Dean of Lin-

coln, 342, 375, 376, 395.
Bridget, Father, 403.
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96, 108-110, 112, 113, 132,
142, 149, 150, 152-154, 156,
164, 183, 215, 229-231, 249-
253, 269, 276, 277, 286-288,
299, 301, 302, 304, 306, 307,
332, 333, 335-337, 339, 340,
407, 408, 433, 444, 453, 454,
465, 466, 491, 516.
Buckridge, John, Bp. of Ro-
chester and Ely, 366.
Bull, George, Bp. of S. Da-
vid's, 342, 378, 395.
Burigny, J. L., 409.
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C.

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Thessalonica, 216, 332-337,

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Caly, Robert, 402.

Campbell, McLeod, 529.
Cassander, 344, 346, 354, 355,
396-402, 408, 412, 445, 452-
454.

Castellio, Seb., 483, 484, 487.
Castro, Alphonsus de, 43.
Catechism of Peter Mogila,
216.

Catena of passages from the
Fathers bearing witness to
the fact that the Eucharist
is a Sacrifice, 495-514.
Catharinus, 81, 206.
Catholic Church, interpreter
of truth, II; teaches that
upon the Cross our LORD
offered His perfect Sacrifice,
71; Socinian theory con-
trary to teaching of, 71, 72.
Catholic revival, Tractarians
leaders of, 413.

Catholic view, destruction of
Victim not a necessary ele-
ment of, 79; connects words
of Institution with our
LORD'S Death, 107, 108;
witness to, by Greek Fa-
thers, 220-224; by Latin
Fathers, 224-228; summary
of passages from the Fa-
thers in support of, 228; of
forty-two Anglican writers,
363-396; only two represent-
ative Anglican divines hold
Modern view, 396.

Cawley, Rev. Thomas, 346.
Channing, W. E., 56.
Chrysostom, S., 11, 120, 135,
147, 160, 161, 179, 187, 188,
202, 222-224, 230, 232, 233,
261, 262, 267, 268, 306, 312,
315, 321, 370, 451, 457, 502-
504.

Cienfuegos, Card., 214.
Clement of Alexandria, S.,
115, 233.

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